Histoire de couleur
Bon voila.
Y'a plus grand chose à dire. Je pleure au téléphone, je pleure dans la pénombre de ma chambre. J'adore pleurer, j'ai l'impression de me purifier de l'intérieur, d'extérioriser quelque chose qui a besoin de sortir, mais en silence. Je suis devenue pro pour pleurer sans faire de bruit.
Le remède a tout ça : un bon commentaire d'anglais sur James Joyce. ça m'a remis les idées en place, et surtout, après trois ans où je m'endormais en cours d'anglais, cette année je fais enfin fonctionner mon cerveau. C'est mon premier commentaire composé en VO. Et bientot, en Allemand.
La prépa a le don de me changer les idées, arrivée devant la salle 108 d'où je vois Marieke et Jérome papoter, mon coeur fait "ploc" un gentil petit "ploc" qui est le signe habituel : ma mémoire efface tout le merdique de ma vie pour un certain nombre d'heures. L'apogée est en allemand, je suis accrochée aux lèvres de mon prof (sens figuré hein, faut pas non plus croire que hein...). La prépa me rend vraiment heureuse, parce que je déconnecte avec ma vie perso, je suis a corps perdu dans ce que j'aime (la difficulté et le perfectionnisme) et contrairement a ce que Marc Antoine me disait au téléphone, si si les études ça peut rendre heureux. Et là, forcément c'est le drame.
Mon Boulet, mon sérial poto de géo, Aurélien veut laisser tomber. Bien sur comme je l'adore je veux pas qu'il parte. Je pensais etre la seule à avoir ce comportement et en fait toute la classe a suivi, tout le monde cherche à le faire rester, à lui prouver la chance qu'il a d'etre en prépa.
Une chance que j'ai saisie, et j'ai pas envie qu'il la perde.
J'ai saisi une chance qui fait mon bonheur, c'est mon ptit bonheur parce que tout ne peut pas toujours etre rose et parfait dans la vie.