La part du je

Le souci avec un blog, c'est de savoir doser. Une pincée d'humour noir ou une louche entière ? Une pléthore de références à un film mondialement connus ou quelques clins d'oeils presque trop discrets ? Trop c'est trop, vraiment trop; alors que peu, c'est trop peu. C'est pareil avec 'je'. J'abuse du 'je' selon un critique régulier de mon scribouillage.
Forcément, c'est pas facile de basculer dans l'abnégation quand on est le personnage principal de nos aventures et qu'il n'y a que nous sur scène. Dans chaque post, on trouvera un 'je', c'est là que le bât blesse quand on a un blog. Moi qui suis d'un naturel effacé je deviens la fille la plus narcissique, égocentrique du monde, quelques instants.
Parfois ça a du bon de dire 'je'. On se défait de quelques poids lourds, on s'attire la gloire 'moi, aujourd'hui j'ai sauvé des vies', on fait son politicien 'moi, personnellement, je...'.
C'est vrai qu'aujourd'hui le 'je' est omniprésent. On vante les mérites des choses à faire soi même pour hurler hystériquement "c'est moi qui l'ai fait" quand un invité rentre par malheur chez vous. Au journal de 13h ou 20h, il n'y en a que pour nous, nous, nous les français, nous on a des soucis, tant pis si y'a des bombes qui tombent ailleurs, ça sera nous d'abord. Nous, notre CAC40, notre météo, nous nous nous. JE veux savoir si NOUS allons aussi mal qu'hier.
Trèfle de plaisanterie, le blog est un espace 'jeesque', il faut du 'je' pour qu'il vive, caution de sa survie.
ET PUIS DE TOUTES FACONS, MOI J'AI TOUJOURS RAISON !!

Comments

[Forsythia]

Suis ton instinct ... t'as t'il déjà fait défaut?